Réponse de Madame la Ministre de la Santé à la question parlementaire n° 2146 du 13 juin 2016 de Monsieur le Député Léon Gloden concernant l’examen en urgence à l’IRM.
En principe, tout examen d’imagerie médicale doit être justifié par le bénéfice médical escompté pour le patient, mais des études réalisées dans d’autres pays européens ont démontré que la proportion d’examens non justifiés pouvait parfois atteindre 20-30%, voire davantage. Selon la directive Euratom en matière de radioprotection des personnes, la justification médicale fait partie des principes fondamentaux de la radioprotection et doit être considérée avant toute exposition d’un patient à des rayonnements ionisants. Le besoin de mieux implémenter le principe de justification est reconnu comme objectif prioritaire, tant au niveau international par l’International Atomic Energy Agency (lAEA) et l’OMS qu’au niveau européen.
Dans le cadre du plan d’action relatif à l’imagerie médicale, un audit de conformité des prescriptions d’examens d’imagerie médicale, y compris des examens d’IRM, vient d’être réalisé. Les premiers résultats montrent que 60% des demandes d’examens ne sont pas conformes à la législation : pour environ 60% des 2000 demandes auditées, les informations nécessaires à la justification de l’examen ne figurent pas sur les demandes. Ce fait rend difficile et aléatoire une gestion des rendez-vous en fonction de la justification et de l’urgence.
Selon les informations à disposition des services du ministère de la Santé, il n’existe à ce jour pas de statistiques concernant les délais d’attentes pour les examens CT et IRM en ambulatoire, ni d’informations relatives au nombre d’examens prescrits au Luxembourg et effectués au Luxembourg respectivement à l’étranger.
Force est également de préciser qu’un pourcentage élevé de prescriptions d’examens radiologiques ne comportent pas d’informations permettant déjuger de la justification et du degré d’urgence de l’examen.
Le Luxembourg dispose de 12.9 appareils IRM par million d’habitants, davantage que la France avec seulement 9.4 IRM par million d’habitants. En Belgique, le nombre total d’équipements IRM est limité à 121 par arrêté royal, ce qui correspond à 10.8 IRM par million d’habitants.
Il n’existe pas de guides ou de référentiels concernant le nombre idéal d’installations CT ou IRM à mettre à disposition par habitant. Néanmoins, comme le souligne l’OCDE dans son dernier rapport, si ce nombre est trop faible, cela peut entraîner des difficultés d’accès en termes de proximité géographique ou de délai d’attente, mais, si à l’inverse, ce nombre est trop élevé cela peut conduire à une sur-utilisation de ces procédures diagnostiques coûteuses avec peu, voire aucun bénéfice pour le patient.
Une IRM supplémentaire sera installée dans chacun des quatre groupes hospitaliers, portant ainsi le nombre total d’IRM dans le pays à 11 équipements, soit davantage d’équipements IRM par million habitants que dans nos pays voisins.
Malgré l’augmentation du nombre d’équipements IRM prévue dans un futur proche, la justification des examens IRM restera primordiale pour résoudre les problèmes de délai d’attente et pour une bonne prise en eharge du patient, en assurant que le patient reçoive bien l’examen approprié.
La Ministre de la Santé
Lydia MUTSCH